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Les Landes archéologiques

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Organisation sociale

Organisation sociale, économie : les habitats.

Les travaux récents apportent un éclairage particulier sur les habitats. Ce sont des campements de dimensions restreintes : la plus petite unité étudiée couvrait 15 m2 et la plus étendue 180 m2, la moyenne se situant autour de 40 m2.

Aucune structure de construction n'a été observée : pas de trous de poteaux, pas de fosses, pas de foyers bien délimités, pas de restes d'élévations en pierre ou torchis. Sur le campement chalcolithique de Saint-Rémy cependant, deux structures de calage circulaires en petit bloc de grès ont été interprétées comme servant au calage de poteaux. Ce sont les seuls éléments repérés à ce jour qui pourraient attester d'une cabane en élévation sur dix unités d'habitations explorées. Dans ce pays de sable, il faut envisager des installations en matériaux périssables ne laissant pas de trace durable : bois, brande, fougère, paille.

Ces unités d'habitation ne sont pas groupées. A Loustaounaou et au Grand Séouguès, la question se pose néanmoins de la contemporanéité des différentes unités d'habitation relevées. Rien ne permet jusqu'ici d'affirmer que nous serions en présence d'un village ou même d'un hameau. Les habitations ne sont pas entourées d'un fossé. Le fossé d'Uchacq (Gellibert, 1991) semble trop rectiligne dans son tracé pour se rapporter aux occupations préhistoriques du site.

L'organisation de l'espace habité ne peut être reconstituée que partiellement. La lecture des plans de répartition du mobilier archéologique qui ont été dressées fournit des informations limitées : à Saint-Rémy, la nappe de vestiges dessine un arc de cercle axé sur les 2 blocs de calage. L'unité n°4 de Loustaounaou présente 2 zones bien distinctes : la première où sont concentrés de nombreux débris de céramique fine avec de la céramique plus grossière, la seconde, à 4 m à l'Est où étaient écrasées sur place 5 grandes jarres à provisions. Cette différenciation spatiale dans la nature des récipients correspond à des fonctions domestiques différentes des 2 zones : la première avec de la vaisselle fine, est une aire de vie autour du centre de l'habitation, la seconde servait vraisemblablement au stockage des denrées [Fig. 6].

Le remontage des poteries invite à la prudence. Des raccords ont été réalisés entre des tessons trouvés à 9 m de distance les uns des autres (La Hubla, secteur 2) et jusqu'à 20 m (Loustaounaou, unité n°6). Les objets ont subi des déplacements postérieurement à leur bris, par piétinement ou d'autres actions humaines.

Le choix des lieux d'implantation de l'habitat n'est pas fortuit. L'exemple le plus significatif est celui du « complexe » de Loustaounaou-Grand Séouguès. Les hommes qui se sont succédés sur ce site pendant plusieurs siècles ont choisi un terrain dominant légèrement des zones humides au Nord et au Sud. A Saint-Rémy, c'est la proximité de la rivière Douze, dessinant un méandre, qui semble bien avoir guidé le choix du lieu [Fig. 7]. Le secteur I de La Hubla est établi à 30 m seulement derrière le bourrelet de la lagune. Plusieurs gisements se trouvent pareillement non loin d'anciennes lagunes aujourd'hui asséchées, mais alors en eau. Faut-il invoquer dans ces cas une attirance pour les milieux humides à l'instar du phénomène observé alors dans d'autres parties de l'Aquitaine occidentale (Médoc, delta de la Leyre, marais du Bordelais) ?
Organisation sociale, économie : les sépultures.

Alors que les sépultures sont mieux documentées que les habitats dans le Sud des Landes et en Béarn, c'est l'inverse en Marsan. Une fois de plus, il ne faut y voir que le reflet de l'orientation des travaux de terrain.

Le tumulus de l'Oranger, au Nord-Est de Mont-de-Marsan, arasé en 1993, renfermait une petite urne carénée à fond rond, vide, posée sur un lit de charbons de bois. Dans l'attente d'une datation radiocarbone, il est délicat de situer cette urne (Gellibert et Merlet, 1994b).

Le vase biconique cordé du Grand Séouguès associé à 2 fonds plats de vases à pastillages relève peut-être d'un fait sépulcral, bien qu'aucun charbon , ni aucune cendre n'aient été remarqués à proximité. Les nécropoles ne doivent pas être très éloignées des habitats. Le seul tumulus, apparemment inviolé, que nous ayons repéré dans le secteur est à plus d'un km à vol d'oiseau. Mais les incinérations en tombes plates sans tumulus et les tombes à fosse sont connues au Bronze moyen dans la région d'Arcachon, au Truc de Bourdiou à Mios (Peyneau, 1926).
Organisation sociale, économie : les enceintes.

Les possibilités défensives de certains sites ont été utilisées précocement. Des positions favorables comme les confluences de ruisseaux représentent des systèmes défensifs naturels facilement aménageables. L'éperon que forme la Douze avec un affluant de sa rive gauche, le Roumat, a été barré par une levée de sable imposante et un fossé, délimitant une enceinte d'1 ha environ. Le site a été occupé sans doute dès le chalcolithique (Gellibert, 1986). Les enceintes de ce type, ou d'autres plus éloignées des rivières, restent à explorer.
Organisation sociale, économie : l'économie.

Il faut se garder d'appliquer sans nuances les modèles d'économie pastorale. L'élevage devait jouer un rôle essentiel pour procurer les ressources vitales et la montée en puissance de la transhumance pastorale en Marsan est possible. Ce phénomène a été reconnu dans des régions de parcours traditionnelles (Causses, Provence, Languedoc, Cantal). Mais la pratique de l'agriculture est attestée par la présence de meules à broyer les grains et de lames de faucilles à lustré. Des meules et broyeurs ont été recueillis à Canenx-et-Réaut, Bretagne-de-Marsan, Maillères, Uchacq-et-Parentis. L'agriculture implique une sédentarisation ou au moins semi-sédentarisation de la population. Nous sommes loin alors de l'image de la lande parcourue par des pasteurs nomades accompagnant leurs troupeaux.

La persistance des pointes de flèches démontre que les activités cynégétiques occupaient une place non négligeable dans l'exploitation des ressources de l'environnement, tout comme la pêche certainement dans les rivières et peut-être dans les lagunes.

Plusieurs fusaïoles en terre cuite, dont l'une trouvée sur l'habitation n°3 de Loustaounaou, apportent la preuve que le tissage était une activité artisanale pratiquée. Parmi les autres activités artisanales, les poteries étaient-elles produites localement ? L'argile était accessible en divers points. A La Hubla (secteur 2), des petits blocs d'argile cuite portant des empreintes de clayonnages et des empreintes digitales pourraient provenir d'un four. Cet indice est trop mince pour pouvoir affirmer que les poteries étaient fabriquées sur place.

Il ne faut pas non plus imaginer des populations vivant dans l'isolement, coupées de tout contact avec l'extérieur. Les exemples de relations avec l'extérieur sont multiples. Le décor des vases campaniformes traduit d'évidentes influences des modes répandues alors dans toute l'Europe. La lame de poignard en silex provenant des ateliers du Grand Pressigny, en Indre-et-Loire, trouvée à Uchacq, est en quelque sorte un objet de prestige. C'est le témoin indiscutable d'échanges lointains, dès la fin du IIIe millénaire avant J.-C. La hache en bronze de Mazerolles est aussi un objet d'importation. Une grande partie du silex débité en Marsan vient de Chalosse, plus précisément de l'anticlinal d'Audignon. Des voies de circulation Nord-Sud sont donc très probables. Beaucoup de progrès restent encore à accomplir pour savoir si toutes les implantations repérées depuis quelques années étaient reliées entre elles en une sorte de réseau. Mais déjà les données recueillies bouleversent l'image d'un Marsan déserté ou parcouru seulement par quelque pauvre hère égaré dans les sables.

Dernière modification le : 19/11/2011 @ 18:25
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