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Les Landes archéologiques

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Les témoins matériels

Les témoins matériels : les objets métalliques.

Le Marsan n'a livré aucun objet en cuivre et seulement deux objets en bronze : une hache à légers rebords et une pointe de lance. La hache en bronze à légers rebords a été découverte à Mazerolles. J.-R. Bourhis, qui en a fait l'analyse, considère que sa « composition est conforme à celle des haches à petits rebords de la fin du Bronze ancien au début du Bronze moyen du Sud-Ouest, bien que la teneur en étain semble un peu élevée »(Causse et Merlet, 1989). Par sa forme, cette hache se rattacherait en effet au Bronze ancien, mais la forte teneur en étain laisse supposer une production un peu plus récente.

La pointe de lance a été découverte lors des fouilles effectuées en 1975 par X. Schmitt à Mont-de-Marsan, près du donjon Lacataye. Il s'agit de l'extrémité distale d'une pointe de lance à douille qui pourrait bien appartenir au Bronze final (Roussot-Larroque et Merlet, en préparation).

Cette rareté des objets métalliques ne doit pas surprendre. Les outils et armes en métal ne sont pas devenus rapidement d'usage courant. Bien que dépourvu de gîtes cuprifères, la région n'a cependant pas été tenue à ‘écart des courants de diffusion de la métallurgie. On en veut pour preuve la découverte en Pays de Brassenx, à une vingtaine de km à l'ouest du Marsan, de plusieurs dépôts de haches en cuivre et en bronze. Il ne serait donc pas étonnant que le Marsan, lui aussi, renferme de tels dépôts.

Les témoins matériels : la céramique.

A défaut d'objets métalliques, nous disposons désormais de quelques séries de matériel céramique, pour lesquelles il est possible d'avancer une attribution culturelle, par comparaison typologique avec des productions d'autres régions.

L'attribution est fiable lorsque les formes et décors ou les associations sont très caractéristiques. Ce n'est pas toujours le cas, d'autant que les recherches en Marsan ont porté essentiellement sur l'habitat et que le corpus des céramiques d'habitat est moins bien établi que celui des céramiques funéraires.

  • Le Néolithique.

Sur les milliers de tessons que nous avons recueillis ou examinés, un seul pourrait se rattacher au néolithique. Il s'agit d'un bord de vase trouvé à Uchacq-et-Parentis, orné de 4 rangées d'impressions en S alignées, décor qui rappelle des motifs du néolithique ancien d'autres régions. Mais comme il a été recueilli sur un site occupé au chalcolithique et au Bronze ancien (Gellibert, 1991), et qu'il ne s'apparente à rien de connu en Aquitaine, la plus grande réserve s'impose.

L'apport des prospections est donc décevant pour les premières phases du néolithique, mais ce n'est pas un constat propre aux Landes. La difficulté à repérer d'éventuels gisements néolithiques est identique dans les régions où des opérations de prospection comparables ont été menées : Bassin de la Charente, par exemple (Roussot-Larroque et ali, 1988). Il est prématuré de conclure que le Marsan a été délaissé au néolithique, seule la poursuite des investigations sur le terrain pourra nous fixer à cet égard.

  • Le Chalcolithique.

Plusieurs petits habitats de plein air fouillés ces dernières années ont livré du mobilier céramique attribué au chalcolithique, c'est-à-dire aux cultures de la fin du IIIe millénaire avant J.-C., sans que l'on puisse préciser davantage, en l'absence d'éléments décorés.

- A La Hubla (secteur 2), commune de Canenx-et-Réaut, a été fouillé en 1992 un habitat sur lequel ont été découverts les fragments de 4 grandes jarres à perforations en ligne sous le bord (Gellibert et Merlet, 1994a). C'était la première fois que ce type de poterie était rencontré en fouille en Aquitaine [Fig. 1]. Dans d'autres régions, les jarres à perforations préorales ont été signalées en contexte néolithique final et chalcolithique, mais perdurent parfois au Bronze ancien. Elles sont répandues sur la façade atlantique (Bretagne, côte du Centre-Ouest), en Languedoc, dans les lacs alpins et dans une partie de l'Europe. Souvent, elles sont associées au campaniforme sur les habitats comme au Muret, en Haute-Garonne (Jolibert, 1988) et à Mailhac, Embusco 3, dans l'Aude (Besse, 1992). Les autres éléments de La Hubla (secteur 2) sont des vases à paroi fine avec cordon triangulaire ou panse globuleuse, une jarre très ouverte à bord aplati, un vase à ouverture rétrécie et des vases à cordon vertical ou oblique.

- Sur la commune de Maillères, à Saint-Rémy, a été fouillé en 1993 un campement situé en rebord de plateau, en bordure de la rivière Douze. Là encore, la céramique comprend des jarres à perforations préorales en ligne (7 récipients). Elles sont associées à des fonds ronds, à une terrine avec boutons de préhension et fond rond et à des vases à paroi fine à profil en S (Gellibert et Merlet, 1995a).

- Sur l'unité d'habitation n°4 de Loustaounaou, commune de Canenx-et-Réaut, fouillée en 1993, gisaient les restes de 20 vases au moins. La vaisselle fine se compose d'un bol à fond plat, d'une écuelle à bouton, d'une écuelle carénée, de 3 vases de forme hémisphérique à bord ouvert et une tasse à anse boudinée [Fig. 2]. La céramique domestique plus grossière comprend de grands vases à ouverture rétrécie et des jarres à fond plat. Les pièces de cet ensemble sont dépourvues d'ornementation (Gellibert et Merlet, 1995b).

- L'unité d'habitation n°5 de Loustaounaou, moins riche que la précédente (13 vases), a montré la même coexistence de formes fines et grossières. Parmi les premières, des gobelets à paroi mince. Dans les formes plus grossières : 2 terrines, l'une légèrement carénée, l'autre à bord épais ; 3 vases avec téton de préhension ; une anse forte sous bord. Une grande jarre haute de 44,4 cm avec des parois peu pansues et un fond plat possédait son couvercle bouchon [Fig. 3].

- Deux autres sites ont livré en prospection des éléments pouvant se rapporter au même horizon culturel : l'un à Bostens, où l'on note des tessons à perforations avec des cordons sous bord, l'autre à Uchacq-et-Parentis.

  • Le Campaniforme.

En 1991, lors de la fouille du gisement du Grand Séouguès à Canenx-et-Réaut, étaient mis à jour 2 tessons provenant d'un grand vase décoré au peigne de bandes horizontales hachurées verticalement et obliquement alternant avec des bandes unies (Gellibert et Merlet, 1992). On a hésité à associer à ce campaniforme classique la céramique qui l'accompagnait, sa morphologie et son décor étant moins typiques.

Cette présence campaniforme à Canenx-et-Réaut s'est trouvée confortée par les fouilles effectuées en 1993 sur le site voisin de Loustaounaou, où l'unité d'habitation n°1 étai un petit campement renfermant un mobilier céramique intéressant. Un tesson décoré au peigne de lignes horizontales encadrant une ligne brisée était associé à un gobelet peu galbé non orné possédant un cordon lisse sous le bord [Fig. 4]. Le reste du mobilier comprend un bord de grande jarre à perforations préorales en ligne, des fragments de grandes jarres non ornées à ouverture rétrécie ou cordon sous bord et fond plat. 7 vases au moins ont été identifiés. Un autre tesson trouvé en surface à quelques mètres de distance et qui pourrait provenir de cet ensemble présente lui aussi un décor au peigne : une bande unie et des lignes verticales.

Les documents de Loustaounaou, tout comme ceux du Grand Séouguès, ne semblent pas appartenir à la phase initiale du campaniforme, mais plutôt à une phase moyenne ou évoluée, que l'on pourrait situer vers -2000 ans avant J.-C.

Sur les 21 sites campaniformes recensés en Aquitaine en 1990, 7 seulement étaient des habitats, et encore leur identification tient-elle parfois à quelques tessons ramassés en surface. C'est dire combien nos connaissances sur ces habitats aquitains sont lacunaires (Roussot-Larroque, 1990).

Si actuellement le campaniforme n'a été reconnu en Marsan que sur la commune de Canenx-et-Réaut, on peut espérer logiquement que d'autres sites de cette culture apparaîtront à l'avenir dans cette zone. Il serait en effet important de pouvoir situer avec précision les ensembles à jarres à perforations préorales.

  • Le Bronze ancien-moyen.

Si la chronologie des objets métalliques est bien assurée, il n'en est pas de même pour la céramique, surtout d'habitat. Il est probable d'ailleurs que certaines formes, voire certains décors, ont perduré plusieurs siècles. On en est donc réduit à utiliser le terme de « bronze ancien-moyen » pour qualifier la plupart des poteries des débuts du Bronze, soit entre -1880 ans et -1200 ans avant J.-C.

C'est vraisemblablement des débuts du Bronze que datent plusieurs unités d'habitation fouillées ces dernières années. Le secteur 1 de La Hubla renfermait les fragments de 8 jarres en forme de tonnelet, hautes d'une quarantaine de cm, ornées de traînées digitées ; ainsi que 3 écuelles non décorées. On a relevé sur l'unité d'habitation n°3 de Loustaounaou, de dimensions restreintes, un bord de récipient à ouverture rétrécie portant un cordon à arceau. A Loustaounaou toujours, dans l'unité d'habitation n°6, on retrouve les grandes jarres en tonnelets à traînées digitées avec des écuelles non ornées et des vases carénés biconiques non décorés.

Au Grand Séouguès, un vase caréné, portant sur la partie supérieure un décor élaboré à la cordelette, gisait avec 2 fonds de grandes jarres à pastillages [Fig. 5]. Nous avons déjà commenté les implications chronologiques de cette association (Gellibert et Merlet, 1992). Les vases biconiques décorés à la cordelette sont fréquents dans les sépultures du Bronze ancien sud-aquitain (Séronie-Vivien, 1986). Plusieurs dates carbone 14 les placent vers -1700 avant J.-C. Ces biconiques à la cordelette sont parfois associés dans le nord de l'Aquitaine à la céramique à pastillages. Les grandes jarres en tonnelets, couvertes de pastillages et de cordons lisses incisés ou digités sont répandues au Bronze moyen dans un vaste espace qui s'étend de l'Ouest du Bassin Parisien jusqu'à l'Espagne. Elles abondent autour de l'estuaire de la Gironde et surtout en Médoc (d'où parfois le nom de « style médocain » donné à cette céramique). Comme on ne connaît pas encore la durée de vie de chacun des deux styles qui précèdent, on ignore si les pastillages sont apparus dès le Bronze ancien ou si les biconiques à la cordelette se sont prolongés longtemps dans le Bronze moyen. Les documents du Grand Séouguès mettent en évidence un chevauchement stylistique.

Nous appelons pastillages des pastilles de pâte appliquées sur la pâte avant cuisson et étirées en languettes. Les pastilles ne doivent pas être confondues avec les pustules et les traînées qui résultent d'une projection de barbotine et sont souvent étalées avec les doigts (traînées digitées). Nous avons remarqué dans nos différentes fouilles que les pastillages ne sont jamais présents simultanément avec les traînées digitées, s'agissant de récipients de formes et dimensions assez semblables.

Faut-il y voir l'émergence d'un critère de différenciation chronologique entre le Bronze ancien (traînées digitées) et le Bronze moyen (pastillages) ? Cette observation demandera à être vérifiée sur un nombre plus important de gisements.

De la céramique à décors plastiques a été découverte aussi à Saint-Avit (2 sites) et à Bostens.

  • Le Bronze final.

Curieusement, le Bronze final n'a pas été identifié en dehors de l'importante série mise à jour en 1975 par X. Schmitt lors de ses fouilles de la terrasse au pied du donjon Lacataye à Mont-de-Marsan. Cette série comprend notamment des petits gobelets, des vases à panse globulaire décorés de cannelures et des tessons décorés d'incisions et d'impressions, caractéristiques du Bronze final III, vers la fin du VIIIe siècle avant J.-C. (Coffyn, 1988).

Là encore, c'est la carence des recherches qui explique certainement qu'un seul établissement de la fin de l'âge du Bronze ait été retrouvé en Marsan.

Dernière modification le : 19/11/2011 @ 18:20
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